Histoire et Fondation du Shorinji Kempo
Le Shorinji Kempo fut fondé en 1947 par Shike SO DOSHIN, appelé par les pratiquant : KAÏSO ( le fondateur ). Né en 1911, à la mort de son père, il va vivre chez son grand père en Mandchourie. Il n'a alors que 17 ans quand celui ci décède et se trouve donc amené à rentrer au Japon. Il ne reviendra en Mandchourie qu'en 1928 où il rencontre alors le 20ème maître de l'école de Shorinji giwamonken du nord; il fut son disciple et successeur en devenant le 21ème maître de cette école.
En 1945, Kaïso était toujours en Mandchourie, après la défaite du Japon, il connut la misère et la souffrance sur une terre étrangère et se rendit compte que les peuples suivaient la loi du plus fort au risque de détruire d'autres peuples. Cette réalité le fit réfléchir sur l'état d'esprit des hommes et une pensée lui vint, qui sera la base du Shorinji Kempo : « Hito, Hito, Hito, subete wa hito no shitsu ni aru ! » ( L'homme, l'homme, l'homme, toutes choses dépendent de la qualité de l'homme !)
« si le cours des événements humains dépend complètement des actions des gens, de façon à rétablir la paix que nous attendons depuis longtemps, il n'y a qu'un seul chemin : développer autant de gens qu'il est possible, qui posséderaient les qualités de courage et compassion ainsi que le sens de la justice» Suite à ces réflexions, So Doshin rentra au Japon et trouva un pays détruit par la guerre, chacun agissant pour son propre chef. La violence et l'injustice régnaient en écrasant toute idée de moralité.
Kaïso décida alors de tout mettre en œuvre pour redonner espoir à tous ces jeunes Japonais qui avaient perdu leurs repères. Il ouvrit son premier dojo pour y enseigner le Shorinji Kempo le 25 octobre 1947 sur l'île de Shikoku dans une petite ville du nom de Tadotsu. Il pris comme base de départ d'enseigner l'auto défense en développant la force physique afin de faire face au difficulté de la vie. Associé au développement spirituel, qui permettra à chacun de ce remettre en question régulièrement et développer plus de compassion envers soi même et les autres, sans oublier la remise en forme et la bonne santé.
Son but fut donc de développer des personnes capables de s'assumer elles-même dans un esprit de fraternité. Pour réussir à changer les mentalités, il décida d'enseigner des techniques de défenses dérivées de l'Arahan no Ken qu'il avait appris en Chine et qui furent le point de départ du Shorinji Kempo. Mais il ne suffit pas de développer les esprits et pour que ces esprits s'affirment, il leurs faut un corps fort, d'où son idée de développer à la foi un esprit sain dans un corps fort «Ken Zen Ichinyo». Il souhaite enseigner la confiance en soi et en l'autre, pour cela il va se baser sur trois axes principaux:
Jiko kakuritsu : établissement de soi même
Shin Shin Ichinyo : développement du corps et de l'esprit en harmonie.
Jita Kyoraku : se développer en s'amusant avec les autres
Le premier axe Jiko kakuritsu, vise a se développer soi même, en ayant confiance en soi. Si l'on n'acquiert pas cette confiance, on ne pourra pas aider les autres. Une remise en question régulière est nécessaire pour trouver sa place au sein de la société et permet d'avancer dans la vie. So Doshin avait compris que tant que l'on est pas sur de soi on ne peut rien faire pour les autres, c'est la première étape à franchir, chercher ses limites et les dépasser.
Cette recherche de confiance en soi ne peut se faire que si l'on est bien dans son corps et qu'on le maîtrise. Kaïso, en créant le shorinji kempo, a mis au point toute une série de techniques qu'il a pu apprendre au cours de sa vie et a décider de les enseigner pour que ses élèves apprennent à contrôler leur corps dans l'optique de développer un esprit sain dans un corps sain : Shin Shin Ichinyo.
Le troisième point important est que dans la vie on est pas tout seul. Cette prise de conscience de soi ne peut se faire tout seul. La société est telle qu'on se doit d'apprendre à vivre avec les autres et de ne pas penser qu'à soi. Jita Kyoraku nous enseigne le développement de chacun au contact de l'autre. S’entraîner avec les autres en s'amusant. Prendre plaisir à faire des techniques sans blesser son partenaire en faisant attention à lui comme à soi même.
En partant sur ces principes de bases, Kaïso espère développer chez chacun de ses élèves la générosité, la bonté et l'amour de son prochain de façon à créer une société de paix et de respect mutuel sans violence, où chacun sera capable d'affronter la vie sans jamais baisser les bras malgré les dures réalités du quotidien.
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